l'Ecole à Saint-Vert au XIXème siècle

Frédéric Challet



La loi Guizot du 28 juin 1833 est la première grande loi scolaire. Elle oblige chaque commune à ouvrir une école primaire élémentaire publique de garçons (art. 9). L'instituteur public est proposé par le conseil municipal sur l'avis du comité communal et nommé par le comité d'arrondissement (art. 21 et 22). Il doit avoir au moins 18 ans, posséder un brevet de capacité et produire un certificat de moralité (art. 4 et 16). La commune doit fournir à l'instituteur communal un local convenablement disposé tant pour lui servir d'habitation que pour recevoir les élèves (art. 12). La rémunération de l'instituteur se compose d'un traitement fixe d'au moins 200 francs par an versé par la commune (art. 12) et d'une rétribution mensuelle payée par les parents d'élèves (art. 14). Les élèves pauvres sont admis gratuitement (art. 14). Dans sa Lettre aux instituteurs du 18 juillet 1833, François Guizot définit la mission essentielle de l'école : former des honnêtes hommes et de bons citoyens respectueux des lois, c'est-à-dire garantir l'ordre et la stabilité sociale.

La loi Guizot n'est pas appliquée partout. Bien des familles paysannes ne voient pas l'intérêt d'envoyer leurs enfants à l'école. Les conseils municipaux ont parfois d'autres priorités que l'ouverture d'une école. Certaines communes n'ont pas les moyens de créer et d'entretenir une école. La construction ou l'acquisition d'une maison d'école coûte cher. Le financement est souvent malaisé. Le 30 novembre 1845, lors d'une séance du conseil municipal, le maire de Saint-Vert, Vital Vernet, expos[e] que la commune n'[a] ni maison d'école ni presbytère, [et qu']il [est] urgent de se procurer ces établissement indispensables. Il propose d'acheter le château de Saint-Vert. La délibération précise qu' il y aura un hangard à bâtir, des réparations à faire au local destiné à la maison d'école et un mobilier à acquérir. Pour faire face à cette dépense, il faut surimposer la commune pendant plusieurs années et demander une subvention à l'Etat. Finalement, le projet n'aboutit pas.
Mais la commune ne renonce pas à se doter d'un bâtiment communal. Le 18 février 1849, le maire de Saint-Vert, Robert Saugues, propose au conseil municipal l'achat d'une maison de commune, une acquisition qui serait d'une grande utilité pour la commune parce que s'il n'y a pas d'instituteur (à Saint-Vert) c'est parce que il n'y a point de logement. Le bâtiment abriterait non seulement le logement de l'instituteur mais aussi la mairie et le presbytère. Le financement serait assuré par des fonds provenant tant des chemins vicinaux que de l'instruction primaire. Sur onze membres du conseil présents à la séance, huit approuvent la décision d'acquérir une maison de commune mais trois pensent que les fonds en question devraient être employés à l'entretien des chemins vicinaux. A cette date, la commune de Saint-Vert n'a toujours pas ouvert d'école.

La loi Falloux du 15 mars 1850 est la deuxième grande loi scolaire. Elle distingue deux types d'écoles primaires : les écoles publiques (communales) et les écoles libres (art. 17). Elle oblige chaque commune à avoir une école primaire publique de garçons (art. 36). L'instituteur communal est nommé par le conseil municipal (art. 31). Pour pouvoir enseigner, il faut avoir au moins 21 ans et posséder un brevet de capacité (art. 25). La commune doit fournir à l'instituteur un local convenable, tant pour son habitation que pour la tenue de l'école, le mobilier de classe, et un traitement (art. 37). Les écoles primaires sont placées sous la double autorité de l'administration et des notables. Il y a dans chaque arrondissement un inspecteur de l'enseignement primaire (art. 20). A l'échelle du canton, la surveillance des écoles primaires est confiée à des délégués cantonaux (des notables du canton) désignés par le conseil académique (art. 42). Le maire et le curé sont chargés de la surveillance et [de] la direction morale de l'enseignement primaire dans leur commune (art. 44). Ils surveillent l'instituteur. On se méfie de l'influence qu'il a sur ses élèves, on redoute qu'il propage des idées subversives. Le curé est spécialement chargé de surveiller l'enseignement religieux et l'entrée de l'école [lui] est toujours ouverte (art. 44). La loi Falloux énumère les matières qui doivent être enseignées à l'école primaire (art. 23) :

L'enseignement primaire comprend : l'instruction morale et religieuse, la lecture, l'écriture, les éléments de la langue française, le calcul et le système légal des poids et mesures. Il peut comprendre, en outre : l'arithmétique appliquée aux opérations pratiques ; les éléments de l'histoire et de la géographie ; des notions des sciences physiques et de l'histoire naturelle applicables aux usages de la vie ; des instructions élémentaires sur l'agriculture, l'industrie et l'hygiène ; l'arpentage, le nivellement, le dessin linéaire ; le chant et la gymnastique.

On le voit, l'école publique est chargée de l'instruction religieuse (prières, catéchisme, histoire sainte). Un enseignement primaire sans référence religieuse est alors inconcevable. Dans chaque école publique, un crucifix est accroché au mur de la classe. L'instituteur communal prépare les enfants à la première communion. Il les mène à l'office les dimanches et fêtes. Il est souvent lui-même chantre et sacristain. C'est un auxiliaire du curé. L'apprentissage de la langue française (concurrencée par les patois) et du système légal des poids et mesures (concurrencé par les anciennes mesures locales) vise à renforcer l'unité de la nation. De même, l'enseignement de l'histoire et de la géographie a pour ambition de donner aux jeunes Français le sentiment d'avoir un passé commun et de partager un même espace : il s'agit de leur inculquer une conscience nationale. Les matières pratiques préparent plus spécifiquement à la vie active, à des métiers, si bien que leur contenu peut varier en fonction des besoins locaux.
La loi Falloux demande aux communes de plus de 800 habitants (Saint-Vert compte 850 habitants en 1851), si leurs ressources le leur permettent, d'ouvrir une école publique de filles (art. 51). En l'absence d'école de filles, publique ou privée, l'école communale peut accueillir des garçons et des filles : la mixité est tolérée (art. 15 et 52). La scolarisation des filles n'apparaît pas comme une nécessité absolue. Futures épouses et futures mères cantonnées aux tâches domestiques et aux travaux agricoles subalternes, elles ont moins besoin que les garçons, pense-t-on, de recevoir une instruction. Quand elles vont à l'école, elles y vont moins longtemps que les garçons.

Le 7 avril 1852, le recteur de l'académie de la Haute-Loire nomme un instituteur pour la commune de Saint-Vert. Le 20 avril, l'inspecteur des écoles primaires de l'arrondissement de Brioude conduit cet instituteur à Saint-Vert où ce dernier reçoit un acceuil peu sympathique. La commune n'a pas demandé d'instituteur. Elle conteste la façon dont il a été désigné. Le recteur l'a nommé d'office [...] sans que le conseil municipal [n']ai [...] fait un choix sur une liste présentée par monsieur le recteur ou par le conseil accadémique comme le prévoit la loi Falloux (art. 31). Ladite loi ajoute cependant que si le conseil municipal [...] fait un choix non conforme à la loi, ou n'en [...] fait aucun, il [est] pourvu à la nomination [d'un instituteur] par le conseil académique, un mois après la mise en demeure adressée au maire par le recteur (art. 31). Mais le conseil municipal assure qu'il n'a reçu aucune mise en demeure. Il prie le recteur de retirer l'instituteur communal qu'il a nommé à Saint-Vert. On le voit, la commune de Saint-Vert n'entend pas se laisser imposer un instituteur, d'autant qu'elle en a un en vue, un jeune homme du pays [qui] par ses entécédents et ses habitudes ofr[e] des garantie et qui sera préféré à tout autre si dans quelques mois il a son brevet de capasité. Son identité n'est pas précisée. A un maître d'école inconnu, étranger, on préfère un enfant du pays, peut-être un habitant de la commune, dont on connaît l'origine familiale et le parcours.
La commune ne veut pas d'instituteur pour le moment. La municipalité s'appuie sur des arguments matériels. D'abord, la commune de Saint-Vert est pauvre. Ensuite, elle ne possède point [...] de local convenable pour salle d'élèves et [elle est] dans l'imposibilité d'en avoir un avant cinq ou six mois, avant que le local qu'[elle destine] à une maison d'école [soit] réparé et mis en état de recevoir les élèves. Le conseil municipal met en outre en avant l'étendue de la commune et l'habitat dispersé : le chef-lieu de la commune est peu populeux [et] les vilages sont éloignés. En 1846, le bourg de Saint-Vert compte quand même 28 enfants (17 garçons et 11 filles) âgés de 5 à 15 ans. En ce qui concerne les distances, il faut reconnaître que beaucoup de villages, tels que Pépouget, la Font de Faux, Chevany, Peymian, la Pouille ou le Fiou, sont très éloignés du chef-lieu. Il est difficile pour des enfants de parcourir chaque jour, matin et soir, de tels trajets. D'autant que le territoire de la commune est très accidenté. Les distances et le relief sont un obstacle à la scolarisation, surtout pour les enfants les plus jeunes. Enfin, la commune ne veut pas d'instituteur à cette époque de l'année car presque tous les enfants sont employés aux travaux agricol pendent l'été, [...] le nombre de ceux qui fréquentent l'école est tout au plus de quatre ou cinq. L'absentéisme scolaire à la belle saison est une constante à la campagne. Les enfants participent aux travaux agricoles, ils constituent une main-d'oeuvre dont les familles paysannes ne peuvent pas se passer. On n'envoie les enfants à l'école que durant les mois d'hiver, la morte-saison agricole. La commune préfère par conséquent attendre l'automne (le mois de novembre) pour embaucher un instituteur. Elle n'entend pas rémunérer un maître pour une poignée d'élèves car ce n'est pas pour l'instruction de quelques enfants mais pour l'instruction du plus grand nombre que l'on impose aux communes la demande d'un instituteur. Il semble que la municipalité considère moins l'école comme un bienfait que comme une charge.
La discontinuité et la brièveté de la fréquentation scolaire nuisent certainement à l'efficacité des apprentissages. Le manque d'assiduité - lié à la distance, aux besoins agricoles, à la neige (qui peut rendre les chemins impraticables), au poids de la rétribution scolaire - complique l'organisation pédagogique de la classe. Selon qu'ils viennent plus ou moins régulièrement à l'école, les élèves sont plus ou moins avancés. Il est difficile dans ces conditions d'organiser la classe en groupes de niveau. Le maître est donc contraint d'individualiser son enseignement. On peut se demander comment la première génération d'enfants scolarisés perçoit l'école. Est-ce pour ces enfants une corvée, un enfermement ou au contraire une forme d'évasion, la possibilité d'échapper aux tâches agricoles ? L'école contribue en tout cas à dissocier le monde de l'enfance de celui des adultes.

Le 31 août 1853, le conseil municipal décide à nouveau d'acheter le château de Saint-Vert pour y établir le presbytère, la mairie et l'école. A cette date, la commune ne possède pas de maison d'école. L'administration émet des réserves. Le 26 février 1854, le conseil municipal de Saint-Vert est appelé à répondre à plusieurs objections soulevées par le sous-préfet. Celui-ci demande si le bruit causé par les exercices des élèves ne risque pas de gêner le curé dans son presbytère. Le conseil municipal répond que l'école et le presbytère seront totalement indépendants avec des entrées distinctes. Les fenêtres de l'école donneront à l'Est, celles du presbytère au Sud et à l'Ouest. En outre, le mur mitoyen qui séparera le presbytère de l'école est d'une épaisseur telle que ce qui se passera au presbytère ne sera pas entendu de l'école, et ce sera réciproque. Mais la classe ne risque-t-elle pas d'être perturbée par les bruits venant de la mairie ? Non, répond le conseil, car la mairie sera aussi de manière à ne pas déranger l'école. Et puis, dans une petite commune comme celle de Saint-Vert, la salle de la mairie est nécessairement peu fréquentée. Le sous-préfet craint en outre que le recueillement des fidèles qui se rendent à l'église [soit] troublé par les enfants de l'école. Le conseil municipal fait remarquer que les jours (les fenêtres) de l'école ne donnent pas sur l'entrée de l'église. Et quand même les enfants prendraient leurs récréations auprès de l'église, ce qui arrivera très rarement, cela ne serait pas un grand inconvéniant parce que au moment des récréations les fidèles ne sont pas à l'église. L'administration n'est pas convaincue par ces réponses, peut-être voit-elle d'un mauvais oeil l'installation d'une école dans un vieux château. Dans une lettre en date du 15 juillet 1854, le sous-préfet demande à la commune de construire une maison d'école pour les garçons. La municipalité refuse, elle maintient son projet d'acheter le château.

En attendant, la commune de Saint-Vert ne possède point de maison communale. Or elle doit fournir à l'instituteur un local convenable, tant pour son habitation que pour la tenue de l'école (loi Falloux, art. 37). L'école s'installe donc en location. Depuis le 1er janvier 1854, la commune loue une maison dans le bourg de Saint-Vert afin de loger l'instituteur communal et recevoir les élèves qui fréquent[ent] l'école. Cette maison appartient à Philippe Chalet. Le loyer est de 42 francs par an. Le bail n'est signé que le 1er septembre 1854 et n'est approuvé par le conseil municipal que le 10 février 1855. La situation est donc régularisée après coup. On ne sait pas si le bâtiment loué permet de dissocier le logement de l'instituteur et la salle de classe ou s'ils sont confondus en une seule pièce.

La loi Falloux stipule que la rémunération de l'instituteur communal se compose d'un traitement fixe d'au moins 200 francs par an versé par la commune et du produit de la rétribution mensuelle payée par les parents d'élèves (art. 38). C'est le conseil académique qui fixe le taux de la rétribution scolaire, sur l'avis des conseils municipaux et des délégués cantonaux (art. 15). Le montant de la rétribution scolaire varie selon l'âge et le sexe de l'enfant. Les élèves pauvres sont admis gratuitement : l'enseignement primaire est donné gratuitement à tous les enfants dont les familles sont hors d'état de le payer (art. 24). La commune se substitue alors aux parents en versant un dédommagement à l'instituteur. Si le revenu annuel de l'instituteur (traitement fixe et rétribution scolaire) n'atteint pas 600 francs, la commune doit lui accorder un supplément (art. 38). Une délibération du conseil municipal du 11 février 1856 nous apprend que le produit annuel de la rétribution scolaire est de 128,75 francs à Saint-Vert. Et le vote pour l'instruction primaire est de 131,40 francs. Pour compléter le traitement de l'instituteur et atteindre 600 francs, la municipalité s'engage à lui verser la somme de 339,85 francs en 1856. Elle doit en outre lui donner 51,50 francs pour frais de logement car la commune ne possède toujours pas de bâtiment d'école. En portant le revenu minimum des instituteurs à 600 francs, la loi Falloux améliore sensiblement leur situation matérielle, qui demeure modeste. Pour augmenter leurs ressources, beaucoup d'instituteurs exercent les fonctions de chantre et de sacristain, de secrétaire de mairie, d'écrivain public ou d'arpenteur.

Après s'être occupé du traitement de l'instituteur, le conseil municipal est appelé, le lendemain, 12 février 1856, à se prononcer sur l'achat du mobilier scolaire. La commune ne possède à cette date aucune tables convenables pour servir à faire écrire les élèves qui fréquentent l'école primaire de Saint-Vert. En l'absence de table, les élèves écrivent sur leurs genoux. La loi Falloux oblige les communes à fournir aux instituteurs le mobilier de classe (art. 37). Le conseil municipal, après avoir examiné un devis estimatif, passe commande à un artisan local, le sieur Cladière Pierre, menuisier, de quatre tables utiles et convenables pour faire écrire les élèves et d' une estrade avec une table pour l'instituteur. Peu de tables sont prévues, mais il s'agit certainement de grandes tables pouvant accueillir plusieurs élèves. On ne sait pas s'il s'agit de tables ordinaires autour desquelles les élèves s'assoient face à face ou de pupitres inclinés. Les pupitres d'écoliers apparaissent dans la seconde moitié du 19ème siècle. Ils sont généralement munis de casiers individuels. En haut à droite, un trou circulaire permet d'insérer un petit encrier en porcelaine ou en verre. Ainsi encastré, l'encrier ne peut être renversé par l'élève. A gauche de l'encrier, un espace concave et allongé accueille le porte-plume, le crayon, la gomme et la règle. Les enfants sont généralement assis sur des bancs. La délibération prévoit une simple table pour l'instituteur, et non un bureau. Cette table doit être installée sur une estrade. L'estrade place le maître en position dominante, elle lui permet d'embrasser la classe d'un regard et d'être vu par tous les élèves. Il n'est fait mention d'aucun tableau noir.

En 1856, la commune de Saint-Vert ne possède toujours pas de maison d'école. Le 15 février, la municipalité décide, sur la recommandation du sous-préfet de Brioude, de louer la maison de Pierre Cladière, située dans le bourg de Saint-Vert, afin de loger l'instituteur et recevoir les enfans qui voudront fréquenter l'école. La délibération précise que la maison en question est disposée de manière tel à loger l'instituteur et convenablement recevoir les élèves, ce qui laisse supposer qu'il y a au moins deux pièces : une pour le logement de l'instituteur et une pour la salle de classe. Il s'agit d'une petite maison comme l'indique une délibération du 16 novembre de la même année : la maison louée par la commune pour servir de maison d'école pour les garçons est trop petite pour pouvoir réserver une chambre (une pièce) pour déposer les archives de la mairie et servir en même temps de bureau pour faire les écritures qu'exige la mairie.

Le 11 décembre 1856, le préfet de la Haute-Loire nomme Armand Joseph Saignol instituteur à Saint-Vert. La loi du 14 juin 1854 confie en effet la nomination des instituteurs aux préfets. Le 31 décembre 1856, le nouvel instituteur se présente devant le maire de Saint-Vert muni d'un brevet de capacité pour l'instruction primaire. Comme le poste de Saint-Vert est vacant, Robert Saugues jug[e] à propos d'adopter ledit candidat en qualité d'instituteur primaire - en réalité, il n'a guère le choix - et procède à son installation. Il s'agit d'une simple formalité. Un acte est rédigé dans le registre des délibérations du conseil municipal.

Le 15 novembre 1857, le conseil municipal décide d'acheter un poêle pour l'école. Jusque-là, la salle servant de classe pour les garçons de la commune de Saint-Vert est chauffée au moyen d'une cheminée. La chaleur se diffuse mal dans la pièce. Les élèves ont froid et sont obligé[s] de se déranger de [leur] place pour aller se réchauffer devant l'âtre. Ces allées et venues continuelles sont fort désagréable[s] pour l'instituteur ainsi que pour le propre intérêt des élèves. On imagine que le travail de la classe s'en trouve perturbé. Le conseil municipal considère donc que l'achat d'un poêle est d'une urgente nécessité pour les enfants qui fréquent[ent] l'école. Pour cette acquisition, il vote une somme de 50 francs. Le poêle doit être placé convenablement dans la classe, probablement au centre de la pièce, afin que chaque élève profite de la chaleur depuis sa place.

Le 2 juillet 1864, la municipalité décide une nouvelle fois d'acheter le château de Saint-Vert, qui est alors en vente, pour y établir le presbytère, la mairie et l'école. A cette date, la commune se trouve dépourvue de logement pour l'instituteur. Le bâtiment est très convenablement placé et suffisamment vaste pour être converti en presbytère, maison d'école et logement d'instituteur et maison commune. Le conseil municipal considère qu'il est préférable, financièrement, d'acheter le château plutôt que de faire construire. Des réparations sont cependant nécessaires.

Un rapport d'architecte du 5 avril 1868 précise la répartition des pièces du château. La salle de classe se trouve au 1er étage, sa surface est de 71,50 mètres carrés : elle peut donc accueillir un grand nombre d'élèves. Le logement de l'instituteur, au 2ème étage, se compose de deux pièces et d'une cuisine. L'instituteur dispose en outre d'une grande cave et d'une buanderie au rez-de-chaussée et d'un vaste grenier au 3ème étage sous les combles. Un jardin, à côté du bâtiment, lui est réservé.

Le 2 novembre 1864, le préfet de la Haute-Loire nomme Laurent Coudert instituteur à Saint-Vert. Le 15 novembre, le nouvel instituteur se présente devant le maire muni d'un brevet de capacité pour l'instruction primaire. Comme le poste de Saint-Vert est vacant, Robert Saugues jug[e] à propos d'addopter ledit candidat en qualité d'instituteur primaire et procède à son installation. Un acte est rédigé dans le registre des délibérations.


Sources : Registres des délibérations du conseil municipal de Saint-Vert de 1827 à 1885.
Archives départementales de la Haute-Loire, E dépôt 288 - 1, 2 et 3.





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